Raphaële George

Présentation

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Raphaële George en janvier-février 1982

Raphaële George en janvier-février 1982

Raphaële George (de son vrai nom Ghislaine Amon), peintre et écrivain, est née le 2 avril 1951 à Paris où elle a vécu et où elle est décédée le 30 avril 1985 à l’Hôpital St. Louis à l’âge de trente-quatre ans.

Après son bac, elle entreprend des études d’économie à la Faculté d'Assas. Elle rencontre Jean-Louis Giovannoni en octobre 1970 et se marie avec lui le 4 septembre 1971 à Chilly-Mazarin (Essonne). Elle interrompt, en 1972, ses études d'économie et entre à l’École Normale d’Instituteurs. Devenue institutrice, elle exerce ce métier jusqu'en 1979, année où elle obtient le CAPES d’Arts-Plastiques et un poste de professeur de collège en banlieue parisienne. Elle investit beaucoup sa nouvelle fonction et fait preuve, auprès de ses élèves, d’une grande inventivité.

Son premier livre, Le petit vélo beige, sort en 1977, aux Éditions de l’Athanor (collection Jean-Luc Maxence). Suivent des publications en revues (sous son nom ou celui de Laure Slausky) : Revue Champ SocialSgraffite, L’Humidité, Année Poétique Seghers 1977, Poésie 1, La Vie totale, Contre-Ciel… Elle écrit aussi quelques articles de critique littéraire dans Libération, et, la même année, elle fonde avec Mireille Andrès, Patrick Rousseau (transfuge de la revue Gramma) et Jean-Louis Giovannoni, Les Cahiers du double, revue de Littérature et de Sciences Humaines, qu’elle dirige ensuite avec ce dernier jusqu’en 1981.  

Les Cahiers du double s’ouvrent d’emblée à la philosophie, à la psychanalyse et la littérature, mélangeant les genres et les époques. Des textes de Georges Bataille, Michel Leiris, Pier Paolo Pasolini, Clément Rosset, Louis-Vincent Thomas, Maurice Roche, Jack Tieuloy, Michel Journiac, Ambroise Paré, Jean-Gaspard Lavater, Joyce-Carol Oates, Jean Reverzy, Jean-François Reverzy, Roland Sublon, Raymond Federman, Ludovic Janvier, Jean-Pierre Chambon, René Nelli, Joë Bousquet, Charles Juliet, Erasme, René Belletto, Frédérick Tristan, Ahmad al-Qualyoubi, Georges Rodenbach, Henri Plard, André Delvaux, Sénèque, Charlie Raby, Jean Paulhan, Hubert Juin, Ginete Augier, Albert Béguin, Ferdinand Alquié, Louis Aragon, H.F. Amiel, John Donne, Eugénie Luccioni, Daniel Serceau, Danielle Sarrera, Alexandre Bonnier, Ernest Jünger, Marc Strauss, André de Richaud, Pär Lagerkvist, Christian Limousin, le dessinateur Aldo Guillaume Turin, Léonora Carrington, K. H. Stobl, Abu. Nasr. Al Sarradj, René R. Khawam, Claudine Hermann, Jean-Jacques Pollet, Stanislas Ivankow, Claudine Roméo, Francis Marcoin, Daniel Bismuth, Cathy Barasc, Anna-Maria Laserra… sont publiés dans six forts volumes qui constituent l’ensemble de la revue. Les Cahiers du double rejoignent, en 1987, le catalogue des Éditions Unes .

Les Cahiers du double ont été pour Raphaële George et Jean-Louis Giovannoni un laboratoire, un atelier au sens artisanal du terme, où ils purent non seulement s’essayer à l’écriture mais aussi partir à la découverte d’œuvres les plus diverses. Ce fut aussi, pour eux, un lieu où ils menèrent réflexions et échanges avec les écrivains invités à participer à la revue.

Parallèlement à ses activités littéraires, Raphaële George (à cette époque Ghislaine Amon) peint (Draps, Suaires…) et expose fréquemment seule ou en groupe. 

Printemps-été 1978, à l’occasion d’une expo de groupe Polyfèmes, au Collège d’échanges contemporains à l’Abbaye de Saint-Maximin, elle rencontre pour la première fois Jean-Pierre Sintive. Lecture publique des Cahiers du double.

Elle met en chantier, en 1978-79, avec son ami peintre Vincent Verdeguer, plusieurs Fresques murales éphémères, faites à deux sur les murs des entrepôts de Bercy à l’abandon à cette époque. 

Le 24 août 1980, entretien sur sa création picturale avec Bertrand Picard du Chambon (critique d'art), (reproduit sur le site) 

Le 15 décembre 1980, elle expose à la Galerie Erval (rue de Seine) 40 portraits de Joë Bousquet entre la présence et l’absence, à l’occasion de la sortie de la revue Les Cahiers du double consacrée à cet auteur. Ces portraits sont peints sur papiers Canson et papiers calque. Succès, la plupart seront vendus lors de la soirée du vernissage. 

Fin 1980, Gilbert Lascault écrit un texte sur la peinture de Ghislaine Amon (période 1978-1980 pour son expo à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai, Belgique, en mars 1981. (reproduit dans la revue Europe N°1057, mai 2017)

Cette même année, elle emménage dans un loft : 62, rue de Montreuil, Paris 75011, son dernier domicile, où elle produit de nouveaux travaux : Pâtes à modeler sous plexiglas et Grandes stèles sur bois avec les mêmes matériaux que pour ses Fresques murales éphémères. (Ces séries sont conservées dans les Fonds d’Art Contemporain de la Ville-de-Paris).

En janvier-février 1982, elle entreprend une nouvelle Fresque murale éphémère, en solitaire, rue Hélène, Paris 17ème, à la demande de ses amies peintres : Danièle Gibrat, Monique Kissel et Barbara Pollak. Ce travail sera visible pendant un mois. Entretien et vidéo autour de cette création. (entretien reproduit sur le site)

Exposition de peintures récentes à la Galerie Macondo, en février-mars 1982, à Bruxelles.

Elle illustre aussi, en mars 1982, Le Corps immobile de Jean-Louis Giovannoni qui paraîtra aux Editions Unes cette même année.

Le 2 juillet 1982, elle participe avec ce dernier, à l’émission sur France Culture d’Hubert Juin, Relecture autour de l’écrivain Joë Bousquet.  

Cette même année, Ghislaine Amon se lie d'amitié avec la jeune romancière Sylvie Doizelet qui deviendra sa colocataire rue de Montreuil.

Lancement, en octobre 1982, d’une petite maison d’édition : Bibliothèque du Double. Un seul volume paraîtra : La Confession publique, d’André de Richaud, préface de Pierre Seghers (repris dans le catalogue des Editions Unes). Plusieurs projets de publications : le Journal de Jean Reverzy, des inédits de Joë Bousquet, L'Approche, Journal de Pierre Albert Jourdan, préfacé par François Bott.  Le manque de finances empêchera leurs réalisations.

Nouvelles tentatives pour relancer Les Cahiers du double avec un comité de rédaction élargi (Sylvie Doizelet, Alain Dreyfus...)

En 1983, elle illustre Les Mots sont des vêtements endormis de Jean-Louis Giovannoni (Editions Unes) et commence à écrire Les Nuits échangées (1ère version publiée à tirage limité aux Editions Unes en novembre 2018). Nombreux travaux sur cellophane et les premières pâtes à modeler sous plexiglass.

Fin 1983, Ghislaine Amon commence à écrire l'Éloge de la fatiguequ'elle associera aux Nuits échangées.

Le 6 mars 1984, alors qu’elle est en pleine écriture de l'Éloge de la fatigue, Ghislaine Amon décide de changer de nom d’écrivain et de ne plus signer, désormais, que sous le nom de Raphaële George, tout en continuant de signer de son vrai nom sa peinture.

En avril 1984, Raphaële George apprend qu’elle est atteinte d’un cancer. Elle est opérée et suit un traitement de chimiothérapie et de rayons. Malgré son affaiblissement dû aux traitements, elle trouve la force de peindre et d’écrire un dernier livre : Psaume de silenceLivre composé à partir d’extraits pris dans son Journal et de Suaires - manuscrit commencé dans les années 80 - et sur lesquels elle fera souvent retour en les réécrivant ou en utilisant certains passages pour ses livres en cours.  

Rencontre avec Claire Tiévant et Michel Camus, ses futurs éditeurs, à l’occasion de la parution du livre de Jean-Louis Giovannoni : Ce lieu que les pierres regardent, publié en 1984 aux Éditions Lettres Vives. 

En mai 1984, elle illustre La lente montée de Charles Juliet qui paraîtra aux Editions Unes en Juillet 1984.

En mars 1985, paraît aux Éditions Lettres Vives : Les Nuits échangées suivi de l’Éloge de la fatigueavec une préface de Pierre Bettencourt. Le livre a du succès, plus de 1000 exemplaires sont vendus en moins d’un mois. Le Monde lui consacre un article pleine page, signé Pierre Drachline, accompagné d’un portrait de Bérénice Cleeve ; article que Raphaële George n’aura pas la joie de lire, elle décède le 30 avril, deux jours avant sa parution dans Le Monde des livres. 

Elle est enterrée au cimetière de Chilly-Mazarin (Essonne), sous son vrai nom : Ghislaine Amon.

Livres parus après 1985 : 

Psaume de silence sera édité en avril 1986, aux Éditions Lettres Vives, pour le premier anniversaire de sa disparition. Cette même année, les Éditions Unes publient : Correspondance posthume imaginaire de Joë Bousquet à un jeune écrivain, écrit en collaboration avec Jean-Louis Giovannoni, en 1980, pour le numéro des Cahiers du double consacré à Joë Bousquet. Le livre paraît le 2 avril 1986 (date anniversaire de sa naissance) sous le titre : L’Absence réelle (tirage de tête avec un portrait original de Joë Bousquet peint en 1980 par Ghislaine Amon).

Lettre suit, publiée par Jean Gabriel Cosculluela, coédition Jacques Brémond/Atelier des Grames, été 1986.

Le petit vélo beige, (réédition), préface de Jean-Louis Giovannoni, collection "Entre 4 yeux", Editions Lettres Vives, février 1993.

Double intérieur précédé de la réédition de l'Absence réelle, préface Jean-Louis Giovannoni, Editions Lettres Vives, mars 2014.(avec des reproductions de portraits de Joë Bousquet peints par Ghislaine Amon)

Une lettre, (tirage limité à 9 exemplaires), Editions Unes, juin 2014.

Des petits malaises, (tirage limité à 33 exemplaires) avec des peintures originales de Vincent Verdeguer, Editions Unes, 2 avril 2015.

Je suis le monde qui me blesse, Journal intégral de 1976 à 1985, (édition établie par Jean-Louis Giovannoni et Nicolas Marquet), Editions Unes, mai 2017 (tirage de tête de Vincent Verdeguer)

Les Nuits échangées, (première version : 1983), (tirage limité 111 exemplaires), Editions Unes, novembre 2018 (tirage de tête Nathalie Bourdreux)

Revues:

Diérèse N°63, printemps-été 2014. Dossier composé par Isabelle Lévesque (Article, inédits)

Europe N°1057, mai 2017 : dossier Raphaële George avec des textes de Sylvie Doizelet, Gisèle Berkman, Florence Trocmé, Gilbert Lascault, Anaïs Bon, Caroline Sagot-Duvauroux, François Heusbourg et Jean-Louis Giovannoni - accompagné d'une anthologie de ses textes et d'inédits, 

Articles et textes en lignes:

Le site d'Angèle Paoli, Terres de Femmes, a accueilli de nombreux inédits et publié plusieurs articles sur l'oeuvre de Raphaële George. (voir ci-dessous)

Le site Poezibao, dirigé par Florence Trocmé, a publié deux "Cartes blanches"consacrées à Raphaële George. (voir ci-dessous)

On trouve une page consacrée à Raphaële George et une anthologie de textes sur le site de Terre à ciel tenu par Cécile Guivarch (voir ci-dessous)

Poezibao "Carte Blanche " (2013) : Dossier Raphaële George 1

Poezibao "Carte Blanche" (2014) : dossier Raphaële George 2

dessin de Vincent Verdeguer - mars 2017

dessin de Vincent Verdeguer - mars 2017

Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985
Photos de 1956 à 1985

Photos de 1956 à 1985

Le Monde Littéraire - 2 mai 1985 - article de Pierre Drachline sur "L’Éloge de la fatigue" précédé des " Nuits échangées"

Le Monde Littéraire - 2 mai 1985 - article de Pierre Drachline sur "L’Éloge de la fatigue" précédé des " Nuits échangées"

Article dans le Matricule des Anges à propos de " Je suis le monde qui me blesse" - juillet-août 2017

Article dans le Matricule des Anges à propos de " Je suis le monde qui me blesse" - juillet-août 2017