Double intérieur (extrait)
Pages éparses
Il faut t’inventer puisque jamais aucune réponse ne vient.
Ai-je seulement vu ton visage ? Je crois me souvenir que tu serais blonde et douce et belle avec des longs cheveux qui sonnent faux au soleil…
Je suis bien fatiguée ces temps-ci… Il n’y a pas de raison particulière à cela. Il faudra que je te raconte des quantités de petites choses que je ne t’ai jamais dites ! Rien de…
**
Qui peut dire à qui je m’adresse ? Comme si en discutant je pouvais plonger dans les multiples facettes d’une pierre posée sur une bague et, dans cette perversité imperceptible, mes yeux verront dehors, derrière la fenêtre ; fixité du regard qui glacé et comme voilé, laisse entendre autant l’absence qu’une profondeur intérieure ou le vide même. Ainsi s’engage le commerce des objets alentour, leur office de miroir les rend à la parole des absents car ils ne parlent qu’à ceux qui regardent.
L’intériorité n’est que fantomatique ; présence des miroirs comme seule traversée possible qui mène au lieu indiscernable de la vraie scène…
© Editions Lettres Vives, 2014.